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b2.spirit :
« À mesure que l’on se met à comprendre certains mystères de la création, s’épaississent ceux de l’avancement de l’existence. Car depuis l’aube de toute chose présente sur terre, les lois (…) sont restées inchangées ; bien que les formes aient pu varier au passage du temps (…), des tendres fougères aux chênes conquérants et aux animaux les plus remarquables, l’ensemble du monde s’est employé à une variation sans principe de directionnalité, tirant sa forme de la forme immédiatement précédente. Tout est ainsi processus : processus de multiplication, processus de diversification, processus de centralisation. De tout ces phénomènes, notre vision n’en tire qu’un aperçu partiel et toujours erronné. (…) À présent que toute chose s’est décimée comme par volonté propre, c’est aux (…) survivants de construire un nouvel échelon de complexité — amour et logique, faisant table rase du passé. Admission ou reniement de toute sentience ; reste la peau, et cet état terrible de démunition, de submersion dans ses propres débris, (…) Renoncer ensuite à toute narration, à tout processus d’arrangement historique ; renoncer à l’ordonnancement du temps qui s’est maintenant écrasé sur lui-même ; et envisager sa propre disparition sous la forme d’un modèle mathématique très simple, qui est une chose silencieuse, quelque chose d’écrit sur un bout de papier. »